La journée mondiale de l’Afrique est le jour de la commémoration annuelle de la fondation, le 25 mai 1963, de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), devenue Union africaine en 2002. Elle est célébrée en Afrique et dans le reste du monde.

La journée du 25 mai constitue un jour férié dans de nombreux Etats membres de l’Unité Africaine. C’est l’occasion pour chaque pays d’organiser des événements pour favoriser le rapprochement entre les peuples africains.

Chaque année, un thème est mis en avant. Cette année 2021 a été placée sous le thème «Art, culture et patrimoine : leviers pour construire l’Afrique que nous voulons», et cette journée de l’Afrique marque également l’entrée en vigueur officielle de la Charte de la Renaissance culturelle africaine, qui promeut les valeurs culturelles africaines comme levier de développement.

Le CERDOTOLA, Institution prééminente consacrée à la préservation, la diffusion et la mise en valeur du patrimoine africain, a été sollicité au plus haut niveau, sur différents espaces de la célébration.

En effet, le Secrétaire Exécutif de l’Institution, le Pr Charles Binam Bikoi, a pris part à une série d’activités organisées physiquement au Cameroun, pays Siège du CERDOTOLA, et virtuellement à travers Zoom ou d’autres plateformes de communication en ligne.

Au Cameroun, ces activités se sont déroulées au Ministère des Relations Extérieures, à l’Institut des Relations Internationales, IRIC, à l’Université de Yaoundé I et au Palais des Congrès. Cette dernière activité s’est faite avec l’accompagnement du Ministère du Tourisme et des Loisirs du Cameroun.

CELEBRATION SOLENNELLE DE LA JOURNEE MONDIALE DE L’AFRIQUE AU MINISTERE DES RELATIONS EXTERIEURES ET A L’INSTITUT DES RELATIONS INTERNATIONALES DU CAMEROUN

Jour 01 : Cérémonie solennelle de la célébration

Le 25 mai 2021, comme tous les ans, le Ministère des relations Extérieures a été le lieu de célébration officielle et solennelle de la Journée mondiale de l’Afrique au Cameroun. Cette célébration a été marquée par trois communications agrémentées d’intermèdes artistiques.

  1. a) Après le rituel de levée des couleurs et de l’exécution des hymnes du Cameroun et de l’Union Africaine, la parole est revenue, en premier,  à S. E Jean Gérard MEZUI M’ELLA,  Représentant de l’Union Africaine pour  délivrer le Message du Président de la Commission de l’Organisation continentale (https://youtu.be/93FAaDck7KY).
  2. b) Il s’en est suivi une communication magistrale du Pr Charles Binam Bikoi.

Le Secrétaire Exécutif et Chef de Mission Diplomatique du CERDOTOLA a rappelé, à l’entame de son propos, qu’il intervenait en sa qualité d’ambassadeur des cultures, des patrimoines et des langues d’Afrique, à la fois au service des États et des Peuples. L’orateur a tout d’abord félicité l’organisation continentale pour le choix du thème de l’année. « En déclarant 2021, Année des Arts, de la Culture et du Patrimoine, levier de construction de l’Afrique que nous voulons, l’UA engage ce qui pourrait apparaitre à l’avenir comme le saut qualitatif le plus important, parce que matriciel de la construction panafricaine dans sa phase actuelle d’accélération impérative’’. Il était temps ! A-t-il déclaré, avant d’ajouter : ‘‘Oui ! Par ses patrimoines et ses arts, la culture est à coup sûr le levier à partir duquel l’Afrique pourra désormais faire bouger les choses et les ordres dans le bon sens et soulever la terre entière ».

Il a axé sa réflexion sur le thème : Construire l’Afrique que nous voulons, par les cultures et les patrimoines endogènes, le saut qualitatif de l’UA”.

Pour explorer ce saut qualitatif, il a brièvement exposé sur l’impératif culturel de la puissance et les profondeurs historiques et culturels qui ouvrent à l’Afrique les portes de la grandeur retrouvée. Ensuite, il a présenté l’importance d’une continuité au-delà de 2021, du travail d’orientation et de réorientation par la culture de la marche vers l’Afrique que nous voulons, afin d’activer effectivement les leviers sectoriels qui illustrent la pertinence et le potentiel de maximisation des résultats de la démarche adoptée aujourd’hui par l’UA.

Après avoir dressé un état des lieux sur la place des Arts, de la culture et du patrimoine dans les politiques culturelles, au regard les agendas de développement prônés par l’Union Africaine, et s’inspirant des études et des orientations des programmes de nouvelle génération en cours de mise en œuvre au CERDOTOLA, il a déclaré : « l’agenda 2063, l’Afrique que nous voulons, n’est compréhensible, n’est réalisable, n’est optimisable que s’il est compris comme la formulation confirmative d’un projet de civilisationPour sa réalisation, il doit se soumettre à la triple obligation de rigueur, de cohérence et de responsabilité, qui oblige les hommes et les femmes du continent à s’inscrire dans les relations inter-civilisationnelles ».

En d’autres termes : ” L’Afrique, si elle doit se développer et réaliser les objectifs de son agenda 2063, devra définir sa trajectoire en choisissant en quoi elle va ressembler à d’autres, et comment elle va s’en distinguer’’.

Le Pr Charles Binam Bikoi a illustré son propos par trois cas les plus emblématiques de saut qualificatif qui sont ceux de la Russie, du Japon et de la Chine, pays qui, depuis la révolution industrielle, ont réussi à émerger, s’industrialiser et s’imposer dans leurs relations avec le monde et en particulier avec l’hégémonisme global.

Il ne s’agit pas pour l’Afrique d’imiter qui que ce soit, mais au contraire, il s’agit de trouver sa voie propre, a-t-il précisé. Ce qui implique d’appliquer la loi historique de ce qui est appelé au CERDOTOLA l’ENDOGENISME EMERGENTISTE et qui est bien résumé dans le proverbe africain ‘‘ nul ne s’est levé et imposé en s’asseyant ou en dormant sur la natte des autres’’. Ce qui signifie dans une formulation qui renvoie à la profondeur prospective que : ”le développement, la transformation structurelles, l’industrialisation, l’émergence et la construction de la puissance endogène de l’Afrique seront endogènes et culturellement soutenables, à l’horizon prospectif de l’agenda 2063 et au-delà, ou ne seront pas ”.

Les récents travaux réalisés au CERDOTOLA ont abouti au concept IndusTradition, qui convoque l’industrialisation des traditions africaines et l’industrialisation de l’Afrique par ses traditions. En terme de leviers sectoriels, il a énuméré cinq domaines à forte rentabilité se dégageant de ce concept : les traditions agroalimentaires, agro-phytopharmaceutiques, agro-cosmétiques, de la confection vestimentaire et de l’immatériel pour l’éducation et les loisirs. Les experts du CERDOTOLA sont convaincus que par une simple mise à niveau technologique, l’exploitation de ces traditions est susceptible de multiplier par plusieurs facteurs la croissance de la production et de la productivité du travail africain en une seule décennie, conduisant ainsi à la transformation structurelle de l’ensemble en une seule génération.

Autrement dit : ‘‘L’agenda 2063 n’a de chance d’être réalisé que si l’Afrique puise dans sa créativité soutenue par les arts, cultures, patrimoines et traditions pour relever les défis du développement.’’

‘‘Mais le saut qualitatif implique une systématisation et une mise en œuvre dans la durée. En effet, le saut qualitatif sera effectif et optimal lorsque l’héritage culturel sera posé à la base de la nouvelle économie, de la nouvelle Afrique économique, sociale, éducationnelle, sécuritaire, spirituelle, scientifique et technologique. C’est alors que les sources et ressources de la croissance et de la créativité de l’innovation qui sont tapies dans nos imaginaires, réprimées par l’économie formelle et les relations de pouvoir appauvrissantes, vont libérer leur potentiel et faire advenir en Afrique un développement capable de surprendre le monde.’’

‘‘Avec le thème de l’année 2021, l’Union Africaine a ouvert la porte de notre redéploiement. C’est pour nous africain une question non seulement de dignité, mais aussi de survie culturelle et peut-être survie tout court’’, a-t- il conclut son propos.

La communication complète est disponible en ligne : https://youtu.be/EpYsqd1Y5dM

  1. c) La troisième communication était celle S.E.M Felix MBAYU, Ministre Délégué auprès du Ministère des Relations Extérieures, chargé des relations avec le Commonwealth. Il a tenu à remercier le Secrétaire Exécutif du CERDOTOLA pour la leçon magistrale qui aura indiqué des pistes claires pour l’émergence et le développement de l’Afrique à partir et grâce à ses traditions.

Tout le discours : https://youtu.be/eDbWM4PG5Ec

Cette phase solennelle de la célébration s’est achevée par un banquet d’honneur, après la photo de famille et des interviews avec la presse nationale et internationale.

L’équipe de communication du CERDOTOLA a assuré la capture des différentes communications et intermèdes, accessibles sur la chaine Youtube de l’Institution, dans une  PlayList consacrée ‘‘JA 2021’’ : https://www.youtube.com/playlist?list=PL-N0Vn19VHOM3NY_p_AmzewOkBFAAKk39

 

Jour 2 : rencontre du groupe africain et conférence d’exploration heuristique du thème de l’année 2021 de l’UA

La journée du 26 mai 2021 a été marquée par deux rencontres majeures.

  1. a)En matinée, la Salle des Actes du Ministère des Relations Extérieures du Cameroun a abrité la concertation entre le Gouvernement et le Groupe Africain du Cercle Diplomatique de Yaoundé.

La communication du Ministre de la Santé Publique, Dr Manaouda Malachi, a animé les échanges, sur le Thème : la riposte gouvernementale à la pandémie du Covid-19 : état des lieux et perspectives.

L’occasion était belle pour les diplomates d’évaluer le dispositif de sensibilisation et de prise en charge ainsi que d’adresser les doléances des communautés étrangères relatives à la pandémie du Covid-19.

Pour le Représentant de l’Union africaine, la pharmacopée traditionnelle africaine a joué un rôle indéniable dans la lutte contre cette pandémie. Le Ministre Délégué, Représentant du Ministre des Relations Extérieures a souhaité que son homologue, Ministre de la Santé dise quelque chose sur la place de la médecine traditionnelle dans la riposte gouvernementale. Et dans son intervention, le Secrétaire Exécutif du CERDOTOLA, Pr Charles Binam Bikoi, a noté l’absence de la place des systèmes de santé patrimoniaux dans la riposte gouvernementale face à la pandémie du Covid-19.

Le Secrétaire Exécutif du CERDOTOLA, à la suite d’autres diplomates, a interpelé le Membre du Gouvernement sur le rôle quasi imperceptible des systèmes de santé patrimoniaux dans le rapport officiel de la riposte gouvernementale.

L’équipe du CERDOTOLA a remis à chaque participants une copie du Manifeste commis par son Secrétaire Exécutif en novembre 2020 sous le titre : La Covid-19 et l’Afrique : les savoirs patrimoniaux dans le choc de l’histoire. Il s’agit d’un Manifeste pour une Afrique structurellement déconfinée, manifeste qui célèbre les patrimoines traditionnels, responsables en grande partie de l’étonnante résilience de l’Afrique face à la pandémie qui sème la mort, la peur et la désolation de par le vaste monde.

Télécharger le Manifeste (Français).

https://www.cerdotola.org/wp-content/uploads/2020/11/Cerdotola-covide-French-3.pdf

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Download the Manifesto (English version).

https://www.cerdotola.org/wp-content/uploads/2020/11/cerdotola-covide-english-3.pdf

  1. b) Forum-Débat d’exploration heuristique du thème de l’année 2021 de l’UA

En après-midi du 26 mai 2021 a eu lieu dans la salle de conférence de l’Institution des Relations Internationale, IRIC, un Forum-Débat articulé autour des sous-thèmes :

> Le rôle de l’Afrique dans la préservation du patrimoine culturel, par Pr Charles BINAM BIKOÏ, Secrétaire Exécutif du CERDOTOLA ;

> Les Savants traditionnels : un levier d’émergence ignoré. Par Dr. François BINGONO B. Journaliste, Enseignant, Coordonnateur de la Fédération Art divinatoire au Ministère des Arts et de la Culture du Cameroun, MINAC ;

Etat des lieux de la politique camerounaise en matière de promotion des arts de la culture et de patrimoine, par M. EYANGO Théophile, Inspecteur Général du MINAC.

Cette deuxième journée s’est terminée autour d’un buffet offert par le Directeur Général de l’IRIC, après une photo de famille qui a rassemblé les panelistes et les personnalités présentes.

 

Vidéos

Intervention du MINSANTE, Dr MANAOUDA MALACHIE

https://youtu.be/OvQL0xZx4GM

 

JA 2021 : Communication du Directeur des affaires d’Afrique au MINREX CMR

https://youtu.be/tm-52bvdBgI

Allocution de SE Daniel Urbain Ndongo, Directeur Général de l’IRIC

https://youtu.be/AxsgDIqqM7M

Communication du Pr Charles Binam Bikoi

https://youtu.be/BxR2Vi3UbWY

Communication du Dr François BINGONO BINGONO

https://youtu.be/ZclhcU74Eqg

Communication de M. EYANGO Théophile, Inspecteur Général du MINAC

https://youtu.be/MLfxS0yqbTY

 

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